Le soja est devenu plus largement adopté dans certains régimes végétaliens et végétariens. Mais vous avez peut-être aussi entendu dire qu'il pouvait causer une pléthore de problèmes, notamment de la fatigue, des troubles digestifs, une prise de poids, des déséquilibres hormonaux et même des cancers. Alors, le soja est-il vraiment mauvais pour la santé ?
Lorsque l'on examine les données scientifiques sur le soja, il apparaît clairement qu'il n'est pas (ou ne devrait pas être) l'ennemi public numéro un et qu'il n'est pas nécessaire de l'éviter comme du cyanure. Au contraire, il y a des raisons pour lesquelles vous devriez accueillir plus souvent dans votre cuisine des aliments à base de soja comme le tempeh et le miso.
En effet, les populations asiatiques en particulier consomment cette légumineuse depuis des millénaires, et cela en grande quantité.
Les bienfaits du soja
Lorsque l'on examine les données nutritionnelles des aliments à base de soja moins transformés, on constate qu'elles sont plutôt impressionnantes. Des protéines aux fibres en passant par les vitamines, le soja a un peu de tout pour répondre aux besoins nutritionnels des sportifs.
Dans tout le battage médiatique autour du soja, il est important de se rappeler que c'est une légumineuse, qui est l'un des types d'aliments les plus sains de la nature.
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Le débat autour des hormones
Le soja est l'une des plus grandes sources alimentaires de phytoestrogènes (alias isoflavones), dont la génistéine et la diadzéine, et ce sont ces composés qui font que sa consommation est bonne ou mauvaise pour la santé, selon la personne à qui vous demandez.
Le magazine Que choisir considère que ces substances pourraient être des perturbateurs endocriniens, ce qui n’est pas du tout l’avis des chercheurs.
Si les isoflavones ont la capacité d’interagir avec les récepteurs d’œstrogènes en raison de leur similarité structurelle avec les hormones naturelles féminines (l’estradiol), les isoflavones se comporteraient plutôt comme des modulateurs. Ils ne viendraient donc pas s’ajouter à nos hormones endogènes mais réguleraient leur expression, ce qui change tout.
Les chercheurs mettent aussi en avant que les isoflavones modulent la prolifération cellulaire. Ce qui expliquerait en partie leurs effets bénéfiques chez les malades souffrant de cancers y compris de cancers hormonaux-dépendants (cancer du sein, cancer de l’ovaire, cancer de l’endomètre et même cancer de la prostate).
Des données plus récentes de la littérature ont montré que ni le soja, ni les isoflavones ne pouvaient être classées comme perturbateur endocrinien, contrairement à ce que l’on peut lire dans de nombreux articles, qui sont bien souvent issus du lobbying de l’industrie de la viande.
Par ailleurs, ce qui ne fait pas débat, ce sont les prouesses antioxydantes de ces composés.
Une étude a montré que les coureurs qui consommaient des isoflavones dérivées du soja voyaient leurs défenses antioxydantes augmenter contre les rigueurs de l'exercice. Plus vous faites de l'exercice, plus les risques de dommages oxydatifs dans votre corps sont élevés, ce qui rend les antioxydants comme les isoflavones potentiellement utiles pour aider à combattre ces dommages. L’idéal est toujours d'obtenir des antioxydants à partir d'aliments complets comme le soja, plutôt qu'à partir d'une pilule.
Les arguments obsolètes des anti-soja
On lit parfois des arguments peu raisonnables qui ne sont pas appuyés par les études. Ainsi, parmi les accusations farfelues, on peut lire que le soja féminiserait les hommes. Cette rumeur prend racine dans des études sur cellules isolées et sur rongeurs, souvent exposés à des quantités d’isoflavones si grandes qu’il faudrait consommer plusieurs kilos de soja quotidiennement pour les atteindre via l’alimentation.
On trouve aussi des propos alarmistes sur la présence d’inhibiteurs de trypsine dans le soja (la trypsine est une des enzymes des sucs gastriques permettant la digestion). On sait depuis plusieurs décennies que les inhibiteurs de trypsine du soja sont sans effet sur la trypsine humaine, qui est plus résistante que celle des autres animaux.
Pour couronner le tout, la cuisson détruit ces inhibiteurs, or, toutes les légumineuses, dont le soja, sont trempées et cuites avant consommation humaine !
Le soja est responsable de la déforestation ?
Oui, en partie, mais pour une raison que nous ignorons bien souvent.
Plus de 80% du soja produit sur terre sert uniquement à nourrir des animaux d’élevage que les hommes mangeront par la suite. Cela engendre donc une production massive de soja que l’Homme ne consomme pas directement.
En réalité, c’est donc l’élevage intensif qui est responsable de la déforestation, et non pas le soja en lui-même.
Conclusion
Comme vous avez pu vous en rendre compte, le soja et ses dérivés sont des produits très intéressants en termes de nutrition et de santé. Nous vous recommandons dnc la consommation de cet aliment (en proportions raisonnables bien évidemment) dans le cadre d’une alimentation riche et variée.
De plus, les arguments disant que le soja féminiserait les hommes, ferait pousser des seins ou encore augmenterait les hormones féminines n’ont en aucun cas été prouvés par des études scientifiques, ils sont en réalité le fruit d’une imagination débordante des lobbys de l’industrie de la viande et du lait.